Collège Les Sables D'or

Collège – Thouare Sur Loire

Loire Atlantique
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Mon histoire commence un soir d’octobre, vers dix-sept heures, alors que je rentrais de mon atelier de sculpture en plein cœur de Paris.

En passant derrière un théâtre, je remarquai les décors du dernier spectacle avec un écriteau «servez-vous ». Parmi les décors, une fausse main était posée sur une caisse en bois.

Chaque jour en rentrant de mon atelier, quand je passais derrière le théâtre, je me sentais observé par la main, c’est comme si elle pivotait pour me regarder.

Au bout d’une semaine, poussé par la curiosité, je pris la main et l’emmenai chez moi pour l’examiner en pensant qu’un mécanisme lui permettait de bouger.
Quand je rentrai chez moi, j’étais tellement fatigué que je la posai sur la table et allai me coucher.

Le lendemain matin, je retrouvai la main à la porte de ma chambre et je commençai à prendre peur, comment avait-elle réussi à bouger? Quelqu’un était-il rentré chez moi? Quelqu’un cherchait-il à me faire peur? Je me mis aussitôt à examiner mes fenêtres et ma porte : rien ! Aucune trace d’effraction, aucune trace de pas! J’examinai la main sous toutes ses coutures, rien non plus, tout avait l’air totalement normal. Il n’y avait aucune trace de mécanisme ou de bouton permettant de l’activer. Je décidai dans la journée de retourner au théâtre pour voir si quelqu’un pouvait me renseigner, mais je ne trouvai personne se souvenant de cette main ou du spectacle dans lequel, elle aurait servi.

En me couchant ce soir-là, j’appréhendais la nuit et j’eus du mal à trouver le sommeil. Je fus pris par de terribles cauchemars.
Au petit matin, la main se trouvait encore une fois à la porte de ma chambre. Terrifié, je la jetai à la poubelle et la sortit en fermant bien le sac.

Le samedi matin, je ne travaillais pas alors je pus dormir plus longtemps.
Vers dix heures, je fus réveillé brutalement. Je suffoquais, j’étouffais pendant que mon cœur battait la chamade et quelque chose me bouchait la vue. C’était comme si on me tenait le visage. J’étais paralysé par la peur et je commençai à manquer d’air mais la chose ne voulait pas me lâcher.

Dans un dernier effort avant de m’évanouir, je pris un verre d’eau posé sur ma table de nuit et le versai sur la chose. Celle-ci commença à arrêter de se débattre et se changeait progressivement en bronze. Quand je pus enfin l’enlever, je vis qu’il s’agissait de la main : crispée et immobile. Pour m’en débarrasser définitivement, j’ai décidé de vendre cette main aux enchères en me présentant comme le créateur de cette œuvre. Cette vente m’a rapporté beaucoup d’argent. Je vis dorénavant confortablement dans une grande maison isolée à la campagne, mais la marque de la main reste sur mon visage, elle y sera toute ma vie et je mourrai avec comme pour me punir de ma curiosité.

Jasmine