Collège Les Sables D'or

Collège – Thouare Sur Loire

Loire Atlantique
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Bonjour je m’appelle Emrick, je vis à Londres dans petit appartement très isolé du bruit.
Un après-midi pluvieux, j’allai me promener dans les rues piétonnes près de chez moi. J’observais avec éblouissement les vitrines des petites enseignes, quand soudain je vis un vieil homme me faire des signes. Ces gestes insistants me poussèrent à rentrer dans la vieille boutique. Quand je fus rentré des centaines d’objets se dressaient devant moi.
Le vieil homme que j’aperçus me salua.
Je contemplai toutes les vieilleries qui m’entouraient. L’homme au visage commun me proposa toute sa marchandise. Sa clientèle devait se faire rare. Il me montra une main en bronze, la mit dans un sac en papier poussiéreux, et me la plaça dans les bras. Il se dirigea vers la porte, l’ouvrit et me serra la main. Je rentrai chez moi sous la pluie me questionnant sur ce vieil homme que je trouvais malheureux.

Quand je fus rentré chez moi, je mis la main en bronze sur mon piano. Le soir venu, je mis le couvert sur ma table étroite, et je soupai. La lumière terne éclairait la main crispée à la peau pliée. En allant dans ma chambre, je contemplai une dernière fois la statue qui se dressait dans le salon. Pendant la nuit, j’entendis une légère mélodie me souffler dans les oreilles.

A l’aube je me réveillai fatigué, épuisé comme si je n’avais pas dormi et je ne me souvenais de rien. Je continuai ma journée avec une envie de m’écrouler par terre. La nuit suivante, je m’endormis vite, mais j’entendis la même mélodie que la fois dernière. Le matin, je me levai avec un mal de tête épouvantable. Chaque nuit, depuis que j’avais récupéré la main en bronze, j’entendais la même mélodie et de plus en plus fort. Tous les matins, je me réveillais affaibli, accablé, anéanti…

J’avais comme l’impression de ne plus dormir.
Je n’avais plus de force et je restais à présent chez moi, assis ou toujours affalé. Je ne pouvais presque plus bouger, et sentais de moins en moins mon corps.

Cette nuit-là, je n’entendis plus la mélodie, un grand silence s’était installé, …. une pause pour dormir ?
J’ai pu enfin me reposer.

A mon réveil, aucune trace de fatigue sur mon visage, mon corps avait repris des forces. Il n’y avait aucun bruit à présent dans l’appartement, jusqu’à ce que je comprenne que j’avais perdu l’audition !
En sortant, un fort et long sifflement retentit dans mes oreilles puis rien…

Quand je compris enfin ce qu’il m’arrivait, je perdis tous mes moyens ; je suis devenu blanc, en sueur et en panique.
La mélodie était devenue tellement puissante qu’elle m’avait rendu sourd. La main était maléfique elle jouait toutes les nuits.

A partir de ce jour- là, je n’entendis plus rien, je repris des forces malgré la frayeur et la peur. Je décidai de me débarrasser de la main qui trônait encore sur mon piano.
Je m’installai sur le tabouret de mon instrument et je me mis à faire quelques accords puis à jouer un morceau.

Cela devait faire trois ans que je n’avais pas touché ces touches blanches et noires. Je commençai à jouer une mélodie. A chaque note je voyais la main se décrisper. Je ne me rendis pas compte de ce qui se tramait devant moi. Je jouais de plus en plus fort et de plus en plus vite, quand je vis avec frayeur la main fondre devant moi. Elle fondit et durcit instantanément sur le bois de mon piano.

Le tas de bronze se trouve encore sur mon piano à l’heure où je vous parle.

Mayalen