Il s’appelait Antonio et c’était quelqu’un de très orgueilleux, de vaniteux et de souvent méchant. Il était directeur d’un hôpital. Il habitait à Madrid; dans un des quartiers les plus chics : Salamanca. C’était un jour de canicule – quarante degrés au moins – et Antonio eut une soudaine envie d’acheter une œuvre d’art, histoire de montrer encore plus sa richesse à sa copine. Alors il se rendit chez un célèbre antiquaire. Un œuvre en particulier attira son regard; c’était une statue en bronze qui représentait une main aux doigts crispés.
Deux jours après, il licencia une infirmière car elle s’était disputée avec un client qui l’avait sifflée dans les couloirs de l’hôpital.
Rentré chez lui, il s’assit sur son canapé et se posa. Mais au moment où il s’assoupit, quelque chose attira son attention : sur la statue qu’il avait achetée, un doigt s’était tendu comme pour compter. Il passa la soirée à s’inquiéter et en conclut que le jour où il l’avait achetée il avait dû avoir une hallucination. Dans la nuit, il reçut un appel de l’hôpital : sa mère venait de mourir.
Il noya son chagrin dans la boisson en se rendant dans un bar à côté de chez lui et rencontra une très jolie femme. Il passa la nuit avec elle.
Le lendemain, sa copine le quitta car elle l’avait vu avec l’autre femme la veille. Et il remarqua que le deuxième doigt de la statue s’était tendu. Il commença à avoir peur et dans la nuit, il fit plusieurs cauchemars lié à la main.
Trois jours après, pour se remettre de ses émotions, il alla à son entraînement de handball et il se bagarra avec un joueur de son équipe qui avait fait une faute : il se fit virer.
En rentrant chez lui, il était triste et en colère. Sur le trottoir il poussa tout le monde et insulta un enfant qui lui avait demandé l’heure. Arrivé chez lui il eut un mauvais pressentiment et celui-ci se confirma quand il vit son appartement sans dessus dessous. Il s’était fait cambrioler !
Il remarqua qu’on lui avait pris ses différentes cartes bleues et tout son argent.
Sur la table, le troisième et le quatrième doigt de la statue s’étaient tendus. Il fut cloué sur place, dans l’incapacité de bouger. Il s’affola et se dit qu’il devait aller se coucher. Dans la nuit, il se réveilla en sueur et fou de peur ; il avait encore fait un affreux cauchemar impliquant la main. Vers deux heures du matin, il prit sa voiture, une bouteille d’alcool à la main et conduisit dans la nuit d’encre pendant des heures pour ne pas se rendormir et faire d’autres cauchemars. Mais voilà, arrivé à un carrefour il ne fit pas attention, la fatigue s’étant accumulée, et renversa un cycliste : il était sept heures du matin. Il n’appela ni la police ni les urgences, trop soûl pour s’en préoccuper. Il rentra chez lui et s’alarma : est-ce que le dernier doigt de la main s’était tendu ?
Et oui le cinquième et dernier doigt de l’horrible statue s’était tendu !
Il en tomba dans les pommes. Quand il se réveilla, il vit que l’antiquaire était tout près de son visage et il l’entendit dire :
– Voilà ce qui arrive aux gens méchants et orgueilleux comme toi !
– Mais…
– Il n’y a pas de mais qui tienne, tu trompes ta copine, tu insultes une enfant et j’en passe…Tu as même tué quelqu’un. Tu mérites la mort…
Et à ce moment-là, il se mit à suffoquer et à tousser ; il n’arrivait plus à respirer. Sa dernière vision fut les doigts de la main qui se crispaient et il se dit qu’il aurait dû se débarrasser de la main et que quelqu’un d’autre subirait la même chose que lui. C’est ainsi qu’il mourut.
Pour tous les gens méchants, orgueilleux, vaniteux et odieux, maintenant vous savez qu’une main vous attend quelque part…
Romane